mercredi 19 novembre 2014

Les histoires d'A

serait-ce possible que, par peur de la rupture, nous ne commencions jamais de relation ? tout comme le chat échaudé qui craint l’eau, fusse-t-elle froide.

l’humain, par défaut, va choisir la simplicité. il est plus facile de rejeter la faute sur l’autre que de se repositionner, il est plus facile de ne rien faire que de bouger, il et plus facile de manger un truc tout fait que de préparer le repas. je généralise, bien sûr, mais tel est l’humain, autant le savoir.

alors, quand on va sur le terrain des sentiments, quoi de plus douloureux, parfois brutal et inattendu qu’une rupture. même si vous êtes du côté qui rompt, vous avez aussi le bouleversement émotionnel, juste quelques temps avant l’annonce et cela vous prépare.

donc, revenons au chemin le plus facile et à la douleur d’une fin de relation. pour ne pas souffrir, autant ne pas commencer, cela me parait logique.
on est conscient, parfois, mais souvent c’est notre inconscient qui se charge de la besogne. pour notre mieux, pour notre facilité, tout un tas de services, d’équipements de base sont présent dans le cerveau, se mettant en route dès que le besoin s’en fait sentir. parfois, avant que ce besoin ne soit là.
et donc, pour ne pas souffrir d’une rupture, autant ne pas la commencer. cela ne s’appliquera pas aux masochistes ou sadiques, bien sûr.

voilà, nous développons une sécurité, une barrière, une zone « danger » pour ne pas entrer dans une relation qui finira mal. de toutes façons, les histoires d’amours finissent mal, en général.

mais alors (puisqu’il y a bien toujours un mais), si nous n’osons plus, comment savoir si nous ne passons pas à côté de cette relation qui serait celle qui ne nous apporte aucune peine, mais que du bonheur ? je ne sais pas si elle existe, mais elle peut en tous cas apporter des années de bonheur.
si le chat échaudé craint l’eau froide, on dit aussi que qui n’essaie rien, n’a rien (et tant va la cruche à l’eau…).

le cerveau, dans son système ABS de sauvegarde, a-t-il prévu aussi ce cas-là ? prendre un risque est parfois bénéfique.

finalement, est-ce que le mieux ne serait pas de tenter le coup, tout en sachant les risques que l’on prend ? tout comme on accepte les risque d’une opération à coeur ouvert, les risques en voiture, les risques en prenant un médicament ; on pourrait très bien commencer une relation en connaissant les risques, et donc au moins les prendre.

en attendant, osez, car seul ceux qui ne font rien ne font jamais d’erreur.

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les histoires d’A, Les Rita Mitsouko, 1986

vendredi 13 juin 2014

Superstition

il y a une chose que je ne comprends pas tellement: les croyances.
je comprends bien que certaines personnes soient croyantes dans une religion, et que l’on croit dans tel ou tel Dieu, aucun problème avec cela.
du moment que la religion reste libre et n’impose pas un style de vie, je suis d’accord et même pousse pour ces croyances.

mais, pourquoi certaines personnes démonte sans aucun problème une religion, voir les religions, mais sont superstitieuces ? je pense çà cela parce que nous somme un vendredi 13.
et oui, ce fameux vendredi 13 qui porte chance ou malheur, selon justement ce que l’on croit.

ah ! voici encore ce verbe croire.
alors, vous ne croyez pas en Dieux, ni en l’univers ou toute autre force supérieure, mais vous aller quand même acheter un billet de loto aujourd’hui, puisque ce jour est spécial.
et de même, étant très terre à terre, vous ne passerez peut-être pas sous un échelle ou bien dans un jardin, vous serez à quatre pattes pour chercher un trèfle à 4 feuilles.

j’ai l’impression que l’être humain, croyant ou non, a besoin de se réconforter, a besoin de parfois se dire que ce qui se passe, positif ou négatif, dans sa vie, n’est pas entièrement de sa faute.
c’est très humain justement de se réconforter de cette manière.
c’est toujours plus facile de se dire qu’on est parfait et que la faute vient de quelqu’un d’autre.

alors, si aujourd’hui on renverse son café, ben ce sera à cause de ce foutu vendredi 13.

depuis toujours je suis persuadé qu’il y a quelque chose au-dessus de nous, mais je n’ai jamais cru en une religion particulière (sans les dénigrer).
je crois aux anges et en la vie après la vie.
et depuis quelques temps déjà, j’ai rassemblé tout cela dans une croyance de l’univers, englobant en fait toutes les religions et toutes les pratiques.
mais quand je raconte cela, on me regarde encore parfois comme un illuminé, pourtant la même personne va toucher du bois pour se porter chance.

je suis persuadé que le vendredi 13, le chat noir, l’échelle ou le trèfle à 4 feuille, cela fonctionne vraiment. mais que le système est inversé : ce n’est pas l’objet qui fait l’action, c’est simplement le fait d’y croire et d’attirer à soit le bonheur ou le malheur.

il faut une pensée positive, mais ce n’est pas facile. par contre, si vous avez en main un trèfle à 4 feuilles, vous vous persuadez que cela ira et que vous aurez de la chance.

alors, un jour, sans trèfle, sans bois et sans vendredi 13, essayer d’être heureux.

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Superstition, Stevie Wonder, 1972

vendredi 23 mai 2014

Boum!

le cœur est une chose incroyable, un organe qui nous fait physiquement vivre, et émotionnellement revivre. que c’est bon de le sentir dans sa poitrine, quand on a en face de soi une personne spéciale.

et, il ne réagis pas ou plus de la même façon au fil du temps ou de l’éducation, je parle d’éducation de la vie, pas celle de l’école. et ne me comprenez pas mal, quand je dis au fil du temps, il n’y a pas d’âge pour que le cœur s’emballe et fasse revivre l’émotionnel. j’ai vécu ces derniers mois, des moments que l’on dirait pas faciles.
beaucoup de personnes sont confronter à cela, je sais. la maladie d’un proche, les hôpitaux et une fin qui n’est pas heureuse. bon, pas heureuse, on en discutera une prochaine fois, personnellement cela reste une bonne expérience. non, non, rien de morbide ou d’irrespectueux, non, juste le fait que mon état d’esprit me permet de vivre pleinement tous les moments et sereinement les moins faciles.
et cela vient d’une éducation personnelle, d’une recherche spirituelle et de vie.
j’ai changé, c’est évident. et ce changement me rend heureux, face à bien des choses.

bon, pour en revenir à notre organe, il est bien calme chez moi et on s’entend pas trop mal. et de par ma joie de vivre et ma zenitude actuelles, il bat surtout pour me maintenir en vie et ne doit plus s’emballer pour d’autres raisons, fut-ce-t-elle bonnes ou mauvaises.
cela ne m’empêche pas du tout d’apprécier toutes les secondes que la vie m’offre. d’être ému, joyeux, heureux, compatissant, remerciant.

et donc, recentrons nous un peu sur le sujet, de passer plus facilement les étapes et heurts de la vie.
moins de stress, plus de rires, une vie que mon palpitant apprécie.
et voilà que, il bat plus vite, il s’emballe, il loupe un ou deux battements ! maladie ? crise ? problème ? non, juste le retour de l’émotion primaire, l’émotion que l’on ne contrôle pas et que l’on aime ne pas contrôler.
le fait de se retrouver devant une personne pour qui on a des sentiments.
le fait de profiter, de prendre cette énergie si particulière.

et là, une majorité de personnes me diront : attention au retour de bâton, tout se paie, etc.
et là je réponds simplement que vu mon état, je peux profiter de ce genre de moment sans effet retour, que puisque je n’attends rien, je ne serai pas déçus si rien ne vient.

profiter, prendre et se remplir de ces moments, en profiter ici et maintenant. c’est un apprentissage, une hygiène de vie. mais aussi une décision qu’il faut prendre. on décide d’être heureux, mais c’est bien moins facile de décider cela que de se laisser tomber et de se plaindre de tout. et malgré tout, c’est agréable de sentir son cœur louper un battement.

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Boum!, Charles Trenet, 1938

jeudi 27 février 2014

Le Blues du Businessman

Un an, un an sans écrire. Du moins, sans écrire ici. Mais je n’ai pas été inactif, loin s’en faut.
Est-ce que ne plus rien faire, c’est un peu se laisser aller, mourir ? Je ne sais pas j’avoue.

Je crois que personnellement je suis parti dans un sens inverse, j’en fait énormément, peut-être trop, je ne sais pas juger. Mais je veux bien avouer qu’il s’agit quelque part d’une fuite.
Encore une fois, je veux bien le dire moi-même et l’entendre, une fuite, mais je ne suis pas capable d’analyser plus loin et de savoir ce que je fuis.

Je me suis lancé avec enthousiasme dans la comédie, m’engageant dans deux troupes pour être sur scène plus souvent. Rien de narcissique là-dedans, juste le plaisir énorme que je retire d’être sur scène.
Je ne peux vraiment pas le décrire différemment que « être à sa place ». Pour les personnes qui connaissent ce sentiment, elles comprendront, pour les autres, il faut imaginer que d’un coup, le ciel s’ouvre, on voit le soleil, les os se réchauffe, l’amour nous envahi, on oublie tout (on pourrait rester des heures sur place) et c’est une évidence qu’on se trouve au bon endroit au bon moment. Oui, c’est fort, mais c’est ce que je ressens sur scène.

Je continue bien sûr mes cours d’art de la parole avec les cours de déclamation et d’art dramatique (parcours avec apprentissage, examen, cours…).

Je me suis lancé plus sérieusement aussi dans la peinture. Je peins depuis que je suis enfant, avec plus ou moins de régularité (les irrégularités pouvant durer des années). Là, sur peu de temps, je peins pour les autres, je vends et j’expose. C’est une étape cela, c’est aussi se montrer aux autres, mais via le truchement de la toile.

Puisqu’il me restait un peu de temps, ben j’ai commencé des cours de danse. Du Lindy Hop, une forme de swing (proche du Charleston). Voilà peut-être une activité plus intime, plus personnelle, même si au finale on se retrouve à danser dans les soirées, sur piste.

Il y a quand même un lien entre toutes ces activités : le fait de m’exprimer, de me montrer aux autres directement ou via des médiums, de sortir quelque chose de moi qui n’est pas une production immédiate.
Si la journée, je suis payé pour fournir un travail (ou bien je travaille pour être payé ?), quand je peins, c’est d’abord moi qui m’exprime sur la toile, qui mets « à plat » des sentiments, des sensations.
Les toiles sont tellement différentes que j’aille bien ou non, que je peigne la nuit ou le jour. C’est extrêmement personnel. Mais c’est « gratuit » comme acte, je le fais pour moi en premier lieu. Par la suite, si on m’achète une toile ce sera marchand aussi, mais contrairement au travail quotidien, c’est un « plus », cela vient après.
Et si on me commande une toile, cela reste un travail très personnel, juste cadré par la demande du requérant.
Pour la scène, c’est aussi un travail personnel en premier lieu. Ce que les gens voient, bien sûr, c’est le travail fini, quand on est sur scène pour offrir au public la prestation. Mais pour la dizaine de représentations, il y a des mois de travail en amont, et ce travail est souvent un travail sur soi. Il faut trouver son personnage, le comprendre, se l’approprié. Puis travailler le texte avec ou sans accent, avec les défauts du personnage. Puis on met tout cela en mouvement. La représentation est mon gagne-pain, ma récompense pour le travail fourni, mais tout le travail fait avant m’apporte bien plus que cela.
Et la danse, il faut du travail aussi pour pouvoir s’amuser. Quand les pas sont connus, il faut les exercer, des heures, et puis seulement on s’amuse librement sur la piste. Oui, une fois que les pas ne se réfléchissent plus, que les jambes dansent automatiquement, cela devient un véritable plaisir partagé avec sa cavalière sur la piste, en soirée ou lors des cours dans la salle de danse.

Et donc, toutes ces activités complémentaire sont en fait un apport très personnel, une exploration intime qui permet de sortir ce qui ne va pas, d’apprendre sur soi, de changer, de gagner en connaissance, d’être heureux en tombant, de se relever en apprenant, d’évoluer, de vivre.

Pour certain, ils trouveront tout cela dans leur travail, alliant ainsi rémunération en argent avec rémunération personnel.

J’aimerais bien, aussi, un jour en faire mon travail quotidien.

J’aurais voulu être un artiste, je serai un artiste, je veux être un artiste … je suis un artiste.

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Le Blues du Businessman, Claude Dubois, 1978