dimanche 13 mai 2012

Je marche seul

quoi de plus troublant que de se sentir seul, dans une foule. oui, c'est paradoxal, et pourtant je crois que cela nous est à tous un jour arrivé. moi, ce fut hier. lors de la gay pride, la "belgium pride" comme elle est appelée maintenant, je me suis sentis seul, perdu, différent des autres.

c’est un sentiment un peu étrange je trouve. autant de monde, autant d'animation, et je suis resté là, sur un bout de trottoir, avec la vie qui tournait autour de moi, et moi qui restais fixe.
juste un spectateur qui ne faisait plus partie du groupe.
et, bien sûr, dans ces cas la, les gens autour de vous ne vous voient pas. on devient juste transparent, semblable à un poteau ou une poubelle. on vous évite, quand même, mais il n'y a pas un regard, une attention. 

ce qui accentue encore plus ce sentiment, c'est qu'en regardant autour de moi, j'avais l'impression d'être vraiment le seul dans cet état la. tout le monde était accompagné, en couple ou en bande, riait, chantais avec le podium. mais personne n'était comme moi, fixe, en train de regarder le monde sans en faire partie.

il ne faut pas spécialement une foule de manifestation ou excessive pour que cela arrive. on peut aussi devenir spectateur de la vie, au bureau, dans la rue, au restaurant. le monde ne s’arrête pas du tout, il tourne simplement sans vous.

est-ce bien, est-ce mal ? je ne sais vraiment pas le dire. ce n’est pas triste en tous cas.

deux choses m'ont sortie de cet état, le retour à une réalité et une vie sociale par la réception d'un sms. ce qui m'a permis de converser avec un ami, et de lui dire qu'il me manquait. et puis, de revoir un visage du passé, à quelques mètres de là.

une fois sortit de ma torpeur, j'ai été le retrouver, et cela m'a remis dans la vie, dans le monde, actif parmi la foule.

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Je marche seul, Jean-Jacques Goldman, 1985