mardi 16 septembre 2008

Du côté de chez Swan

Ha, la nostalgie....

Simone Signoret disait qu’elle n’était plus ce qu’elle était, pourtant c’est tellement bon. Et personnellement elle est toujours ce qu’elle est pour moi : un mélange de bonheur et de sensation étrange.

Je me suis retrouvé, la semaine passée, dans un endroit où je n’avais plus mis les pieds depuis plusieurs années. Rien de bien particulier, un simple centre commercial. J’avais une heure à tuer avant une conférence, et je suis retourné dans un coin de la ville oublié depuis quelques temps.

Rien n’a bien changé, ce ne sont que de petites touches. Un peu comme si on avait vu un tableau il y a 5 ans, et que depuis le peintre à juste fait quelques modifications, quelques touches ajoutées ci et là.

Voilà, c’est la même chose, mais en différents. Le centre commercial était bien sur encore le même, mais les magasins n’étaient plus tous les mêmes. Ce sont eux les petites touches.

Je me suis donc trouvé une place et j’ai été flâner dans le centre. J’avais un mélange d’émotions, à la fois de la nostalgie, de la vraie, de la bonne. Mais aussi un sentiment de ne pas être à ma place. Alors qu’il y a encore 10 ans j’étais là plusieurs fois par semaines, j’avais maintenant l’impression de ne plus être chez moi, d’être un étranger chez les autres.

En me baladant je me disais : ha oui, là, j’ai acheté tel truc. Tien, là, maintenant c’est un magasin de montre, de mon temps c’était un magasin de jouet. Ho, y’a plus tel magasin. Ha bon, maintenant ils ont ajouté un bar là....
J’avais un souvenir ou une remarque sur chaque endroit.
Et puis, en voyant les gens, je trouvais qu’ils étaient chez eux, qu’eux connaissaient encore ces lieux, moi plus.

Donc, une bonne nostalgie, celle qui fait remonter les bons souvenir en surface (en même temps, je n’ai eu aucune mauvais évènement dans ce centre commercial), et aussi ce sentiment que ce que j’ai vécu là est le passé, m’appartient mais n’est plus de ce temps présent.


Mais, au total, ce fut quand même une chose bien positive. Ce que Proust appelait la madeleine. Ce petit geste qui fait remonter des images, des sons, des odeurs à l’esprit.

Alors, moi je trouve que la nostalgie est toujours ce qu’elle était.

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Du côté de chez Swan, Dave, 1975

jeudi 4 septembre 2008

Je t'aime mélancolie

Et bien non, je ne t’aime pas mélancolie. En tous cas, pas quand le moral n’y est pas.
Une chose que j’adore, c’est le blues, les films tristes, pleurer, avoir la boite de Kleenex à mes côtés... quand tout va bien !
Rien n’est meilleur que de pouvoir gérer sa tristesse.

Mais alors, quand cela ne va pas, quand le moral n’est pas bon, ce n’est plus très amusant.

Et qu’est-ce qui peut faire que cela aille moins bien ? Un rien, comme je l’ai déjà dit.

J’ai été manger ce midi avec un ami, et il a utilisé un mot très bien pesé, qui résume bien une situation : morose.
Voilà, parfois l’atmosphère peut être morose. Déjà le mot en lui-même n’a rien de très réjouissant... même s’il y a « rose » dans le mot, le fait de le prononcer jette un froid. On imagine du gris et non du rose.
J’ai très vite en mémoire et comme image mentale les enfants Baudelaire ! Vous voyez, du gris, sale, triste avec une valise en main....

C’est normal je pense...

Ça passera

C’est ce que l’on dit

Heureusement, il y a encore des choses belles, des choses qui ne riment pas avec tristesse mais avec joie ! Une terrasse, un bon plat, un compliment, un mail qui vous annonce que finalement le problème est résolu !
Oui, heureusement il reste cela.
Il « suffit » de voir et d’apporter plus d’importance à ce genre de bonnes nouvelles qu’aux autres.

Aller, c’est décidé, je vois le bon côté des choses, car toutes les choses ont toujours plusieurs facettes, plusieurs côté.


Je t'aime mélancolie, Mylène Farmer, 1991